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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 11:31

Après Red Auerbach, coach légendaire des Celtics, Boston perd un nouveau personnage emblématique de sa belle époque en la personne de Dennis Johnson. Ni doué comme Michael Jordan, ni flashy comme Dominique Wilkins, DJ n’était pas programmé pour toucher les sommets qu’il a atteints.

 

L’homme qui vient de s’éteindre aurait pu mourir dans un parfait anonymat sans une incroyable persévérance et sans un cœur énorme. Il aurait pu expirer son dernier souffle dans la misère la plus totale comme beaucoup d’oubliés du rêve américain qui peuplent la minorité noire des Etats-Unis. En effet, huitième d’une famille de seize enfants, fils d’un maçon et d’une travailleuse sociale, il n’était évidemment pas prédestiné à réaliser une telle carrière. Il n’a jamais été une vedette adulée par les foules ; l’image de travailleur de l’ombre lui va au contraire comme un gant. Sans talent donc, mais avec un mental hors du commun, il a su bouger des montagnes.

 

Des débuts laborieux

 

« Si j’avais écouté toutes les personnes qui disaient que je ne pouvais pas y arriver, j’aurais abandonné. »
, se rappelait le retraité californien. Et c’est vrai qu’en se remémorant ses débuts, il y avait de quoi douter d’un possible avenir dans le basket. Au lycée, il cirait le banc et son entraîneur ne daignait le récompenser pour ses loyaux services que par une à deux minutes de jeu par match. C’est donc tout logiquement qu’à sa sortie de lycée, il dut mettre entre parenthèses son rêve de devenir un jour joueur professionnel. Mais c’est sur les playgrounds qu’il fut  remarquer par le coach du Harbor Junior College et il obtint finalement un bourse de scolarité dans la faculté de Pepperdine. C’est ainsi que débuta son conte de fée.

 

Joueur bon sans plus en université, c’est avec étonnement qu’il apprit sa sélection au deuxième tour de la draft 1976 par les Seattle Supersonics. Il réalisa une première saison honorable mais c’est l’année suivante qu’il explosa grâce à un bon concourt de circonstance. Suite au départ de Bill Russel, l’équipe réalisa un début de saison catastrophique qui provoqua l’arrivée d’un nouveau coach : Lenny Wilkens. Celui-ci transféra son meneur titulaire et fit confiance au jeune Dennis. Bien lui en prit puisque Seattle redressa vite la barre avec une série de treize victoires et obtint une qualification inespérée pour les playoffs. Seattle atteignit même les Finals mais les perdit face aux Washington Bullets de Wes Unseld. Ce ne fut que partie remise. En effet, les Sonics continuèrent sur leur lancée la saison suivante et sortirent cette fois vainqueurs des Finals 1979 dont Johnson fut élu MVP.

 

Une carrière exceptionnelle

 

Enfin reconnu à sa juste valeur, DJ quitta Seattle pour Phoenix en échange du meneur all-star Paul Westphal. Johnson resta trois saisons dans l’Arizona. Mais, bien que émaillé de nombreuses distinctions individuelle, son passage à Phoenix fût un demi-échec dans la mesure où son jeu avait du mal à coexister avec la philosophie des Suns. Il fut d’ailleurs transféré à Boston en échange de l’obscur Rick Robey. A cette époque beaucoup d’observateur doutait de la capacité de Johnson à cohabiter avec des joueurs comme Robert Parish, Larry Bird et Kevin McHale. Mais il fit vite taire les mauvaises langues en devenant le joueur de l’ombre qui apporte tout ce dont son équipe a besoin au bon moment. Bird et Johnson se trouvaient les yeux fermés. Les nostalgiques se souviendront de son panier victorieux suite à une interception de Larry Bird au match 5 de la finale de la conférence Est en 1987 face à Detroit.

 

Ses sept saisons à Boston terminèrent d’écrire sa légende et furent les plus belles de sa carrière. Elles lui permirent d’obtenir deux nouvelles bagues de champion en 1984 et 1986. Dans une équipe composée de nombreux joueurs de talent, Dennis Johnson punissait les équipes qui osaient le laisser ouvert dans les moments clés. Parmi ses principaux faits d’armes, il éteignit littéralement le grand Magic Johnson lors des Finals 1984. Le MVP de ces Finals, Larry Bird, dira plus tard :

« Dennis Johnson est le meilleur joueur aux côtés duquel j’ai évolué. »
DJ mis un terme à sa carrière à la fin de la saison 1989-1990 après treize ans au plus haut niveau, trois titres de champions, un titre de MVP des Finals, cinq sélections au All Star Game, six apparitions dans la All-Defensive First Team et bien d’autres distinctions.

 

Après sa carrière de joueur, Johnson est resté dans le milieu en tant que scout puis assistant coach des Celtics à partir de 1993 tout d’abord et des Clippers en 2000. Il a pris les rênes de l’équipe de NBA Development League des Austin Toros affiliée aux Boston Celtics. Il prenait beaucoup de plaisir à faire évoluer les jeunes pousses de la ligue pour les aider à atteindre leur but ultime d’évoluer comme lui en NBA. C’est après avoir dirigé un entraînement des Toros que Dennis Johnson a perdu la vie suite à un arrêt cardiaque.

 

« Un gagneur »

 

Dennis Johnson laissera au monde l’image d’un joueur au mental exceptionnel et d’un homme qui a su faire sa place à force de courage et d’acharnement.

« Je suis un gagneur. Je me donne corps et âme dans le basket. Je déteste la défaite. Je l’accepte quand elle arrive, mais je la déteste quand même. C’est ma manière d’être. »
, expliquait Johnson. Sa mort a ému tous les gens qui l’ont côtoyé et les hommages sont unanimes :
« Dennis était un homme au caractère extraordinaire avec une énorme passion pour le Basket. »
, se souvient David Stern.
« Il était un coéquipier exceptionnel avec qui il était agréable de passer du temps. »
, conclut son ancien coéquipier Kevin McHale.

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