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28 février 2007 3 28 /02 /février /2007 14:08

A l’heure où les basketteurs professionnels se « starifient » et prennent de plus en plus facilement la grosse tête, le souvenir de l’humilité d’un joueur incroyable comme James Banks a de quoi nous rendre nostalgique. Retour sur la carrière d’un homme qui est resté dans le cœur de nombreux supporters lorrains…

 

Ces petits yeux malicieux, cette moustache fine qu’il a gardé depuis qu’il n’est plus un adolescent imberbe, et ce sourire chaleureux qui met ses interlocuteurs tout de suite à l’aise ; oui, c’est bien lui. Il n’a pas changé depuis qu’il nous a quitté en juin 1994. Si l’on excepte les quelques kilogrammes en plus qu’il arbore sous le polo de la Athens Academy. James Banks est resté le même. Ce n’est en tout cas pas l’accumulation des années qui vont lui enlever sa simplicité. Joueur emblématique du SLUC de la saison 1990-1991 à la saison 1993-1994, il peut symboliser à lui seul l’atmosphère familiale qui régnait à l’époque dans l’entourage de l’équipe. Une autre époque…

 

A l’aube d’une belle aventure

 

Le premier contact du SLUC Nancy avec ce scoreur hors normes fut assez douloureux : évoluant alors à l’AS Berck, James avait marqué les esprits en inscrivant quelques quatre-vingt points en deux confrontations contre les lorrains de Pierre Jouvenet. Les anciens en étaient restés sous le choc et se souviennent sans doute encore de cet épisode déroutant. Ces mêmes supporters furent aux anges lorsque James Banks posa pour la première fois ces chaussures sur le parquet de Gentilly première version à la fin de l’été 1990 sous le maillot rouge et blanc du SLUC. Le début d’une belle aventure dans les rangs des couguars.

 

Dès sa première année en Meurthe-et-Moselle, Banks eut un rôle déterminant dans l’équipe entraînée par Fred Sarre. En grande difficulté en championnat, le club dut son maintien en deuxième division en grande partie à son ailier américain. En effet, tout au long de la saison, le grand James fut l’homme providentiel du SLUC et lui permit d’arracher les onze victoires nécessaires cette année-là pour rester dans la division. Pour le club de Jean-Jacques Eisenbach, une descente aurait probablement signifié un gros coups d’arrêt dans son ascension. Comment ne pas lui en être reconnaissant encore maintenant ?

 

Une pointe à 53 points !!!

 

Les deux saisons suivantes sous les ordres de Reed Monson furent nettement plus calmes pour le SLUC. Sur les épaules d’un James Banks toujours aussi flamboyant et « inarrêtable », les couguars traversèrent deux années plutôt tranquilles assurant des bilans positifs. Le rendement irréprochable de son ailier vedette permit à l’équipe de se maintenir facilement et ainsi de continuer à se développer paisiblement. De nombreux supporters prirent leur premier abonnement au palais des sports et rejoignirent la famille à cette époque. L’équipe pouvait se vanter de jouer en deuxième division devant 2500 à 3000 supporters tous les soirs de match et Banks n’y était bien sûr pas étranger. Un certain 4 novembre 1991, les spectateurs en eurent plus que jamais pour leur argent puisqu’ils assistèrent à une performance surréaliste de ce scoreur magnifique : James Banks enquilla ce soir-là 53 points contre de pauvres ébroïciens médusés.

 

Mais c’est sans doute la saison 1993-1994 qui marqua l’apogée du passage de Banks à Nancy : cette dernière saison fut la plus belle avec une montée à la clé. Une nouvelle fois portée à bout de bras par son ailier américain, l’équipe atteignit enfin le sommet dont elle rêvait tant : la Pro A. Sans ce titre de champion de Pro B, Mister James Banks n’aurait sans doute pas la même place de le cœur des supporters. Un titre a toujours une saveur très particulière et irremplaçable. C’est d’ailleurs le moment le plus marquant de ses quatre saisons dans la capitale des ducs de lorraine.

« Le moment où j’ai pris le plus de plaisir […] au SLUC est le titre de champion de Pro B […] devant Strasbourg. »
, affirme l’intéressé.

 

 

Une fin au goût amer

 

James Banks avait une telle importance dans les succès de ses quatre années passées au club que ce fut un choc pour tous les supporters lorsque le club se sépara de lui. Rares sont ceux qui ne versèrent pas une petite larme à l’annonce de son départ pour Caen. Certains supporters regrettent aujourd’hui encore son départ et tous attendent son successeur. Olivier Veyrat, coach du SLUC au moment des faits, a même reconnu récemment dans Basketnews que le fait d’avoir laisser partir l’homme aux 3000 points sous le maillot du SLUC était la plus grosse erreur de sa carrière.

« Je regrette que James n’ait pas été là. C’était un mec extraordinaire. »
Le joueur aurait probablement encore pu rendre de fiers services à l’équipe pour sa première saison en Pro A.

 

 

Mais bon, ce qui est fait est fait. Et cette fin aux allures de queue de poisson ne fera oublier à aucun supporter l’ayant vu évoluer la classe à l’état pure de ce joueur d’exception. Ce maître du scoring qui réalisa quatre saisons entre 25 et 30 points de moyenne ne sera sans doute jamais égalé. Les anciens se rappellent sans doute encore de sa grâce féline, de sa gentillesse et de son humilité. James a permis au SLUC de prendre une nouvelle dimension et de rentrer dans la cour des grands. C’est pour toutes ces bonnes raisons que James Banks se place au plus haut du panthéon nancéen comme l’un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du club. Thank you Mister James Banks !

 

Banks terminera finalement sa carrière à Evreux en Pro A avec qui il remit pour la dernière fois les pieds dans l’enceinte de Gentilly le 24 janvier 1998 pour des adieux émouvants. Il marqua au passage ses 16 derniers points au palais des sports. A 35 ans, il tira donc sa révérence pour se lancer dans une nouvelle carrière qui lui avait toujours tenu particulièrement à cœur : le coaching d’équipes de jeunes. Ce passionné ne s’est donc pas éloigné du monde du basket-ball et a pris en main la destinée de l’équipe de la Athens Academy en Géorgie, état qui l’a vu naître. La boucle est donc bouclée. Mais qui sait ? « Peut-être qu’un jour, j’entraînerai l’équipe… », conclut le jeune entraîneur, à propos du SLUC.


 

Interview de James Banks :

 

James Banks revient sur son parcours en tant que joueur et donne son impression sur l’évolution du basket-ball.

 

- Quels moments vous ont marqué lors de votre passage au SLUC Nancy ?
Je dois dire que le moment où je me souviens avoir pris le plus de plaisir lorsque je jouais au SLUC est le titre de champion de Pro B que l’on a obtenu devant Strasbourg.

 

- Qu’avez-vous fait après votre départ de Nancy ?
Je suis rentré chez moi et j’ai commencé à me préparer à ma carrière d’entraîneur. En ce moment, j’entraîne l’équipe masculine principale de l’Académie de Athens en Géorgie.

 

- Quel a été le meilleur moment de votre carrière de joueur professionnel ?
Le moment le plus exceptionnel de ma carrière de joueur a été le Final Four NCAA à New Mexico en 1983.

 

- Vous ne jouez plus à présent. La décision d’arrêter votre carrière a-t-elle été difficile à prendre ?
Oui, cela a été dur de mettre un terme à ma carrière ; quoi qu’il en soit, il était temps de prendre un nouveau départ dans ma vie, de passer plus de temps avec ma famille et de travailler sur d’autres projets.

 

- Actuellement, vous coachez de très jeunes joueurs. Avez-vous toujours eu cette idée de reconversion en tête ?
Oui, j’ai toujours voulu devenir entraîneur, en particulier de jeunes enfants. C’est à cet âge que vous pouvez avoir le plus gros impact sur leur vie. C’est fondamental dans le basket-ball !

 

- Le métier d’entraîneur est-il aussi excitant que celui de joueur professionnel ?
Cela n’est pas plus excitant d’entraîner que de jouer. En effet, en tant que coach, vous devez préparer à jouer des joueurs qui n’ont pas toujours la passion que vous aviez pour le jeu. Et vous êtes responsable de 14 joueurs. Quand je jouais, ma seul préoccupation était de me préparer au mieux pour être performant le jour du match et j’étais toujours prêt à jouer.

 

- Quel conseil donneriez vous à un jeune joueur voulant devenir un jour basketteur professionnel ?
Il faut travailler dur tous les jours dans tous les domaines du jeu.

 

- Que pouvez vous dire de l’évolution du basket-ball par rapport à l’époque où vous jouiez ?
La physionomie du jeu a vraiment changé. Les joueurs sont plus grands, plus puissants, plus rapides et plus athlétiques. Le jeu est pratiqué plus au-delà de l’arceau.

 

- Que pensez-vous de l’évolution du basket-ball européen ?
Le basket-ball européen a vraiment progressé énormément. Ses joueurs ont rattrapé les athlètes américains.

 

- Et enfin, que voudriez-vous dire à vos fans qui se souviennent encore de vous en France ?
Je voudrais dire à mes fans français que j’ai apprécié leur appui envers moi et ma famille lorsque je jouais pour le SLUC et en France. Bientôt, nous allons venir rendre visite au SLUC et peut-être qu’un jour, j’entraînerai l’équipe…

 

- Je vous remercie beaucoup pour l’interview. Bonne continuation.

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commentaires

G
<br /> <br /> Un très bel article et surtout un très bel hommage à un sportif accompli.<br /> <br /> <br /> Comme vous l'indiquez, il avait commencé en France par faire vibrer le palais des sports de Berck. Quel duo avec Cédric MILLER !<br /> <br /> <br /> <br />
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