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28 février 2007 3 28 /02 /février /2007 14:08

A l’heure où les basketteurs professionnels se « starifient » et prennent de plus en plus facilement la grosse tête, le souvenir de l’humilité d’un joueur incroyable comme James Banks a de quoi nous rendre nostalgique. Retour sur la carrière d’un homme qui est resté dans le cœur de nombreux supporters lorrains…

 

Ces petits yeux malicieux, cette moustache fine qu’il a gardé depuis qu’il n’est plus un adolescent imberbe, et ce sourire chaleureux qui met ses interlocuteurs tout de suite à l’aise ; oui, c’est bien lui. Il n’a pas changé depuis qu’il nous a quitté en juin 1994. Si l’on excepte les quelques kilogrammes en plus qu’il arbore sous le polo de la Athens Academy. James Banks est resté le même. Ce n’est en tout cas pas l’accumulation des années qui vont lui enlever sa simplicité. Joueur emblématique du SLUC de la saison 1990-1991 à la saison 1993-1994, il peut symboliser à lui seul l’atmosphère familiale qui régnait à l’époque dans l’entourage de l’équipe. Une autre époque…

 

A l’aube d’une belle aventure

 

Le premier contact du SLUC Nancy avec ce scoreur hors normes fut assez douloureux : évoluant alors à l’AS Berck, James avait marqué les esprits en inscrivant quelques quatre-vingt points en deux confrontations contre les lorrains de Pierre Jouvenet. Les anciens en étaient restés sous le choc et se souviennent sans doute encore de cet épisode déroutant. Ces mêmes supporters furent aux anges lorsque James Banks posa pour la première fois ces chaussures sur le parquet de Gentilly première version à la fin de l’été 1990 sous le maillot rouge et blanc du SLUC. Le début d’une belle aventure dans les rangs des couguars.

 

Dès sa première année en Meurthe-et-Moselle, Banks eut un rôle déterminant dans l’équipe entraînée par Fred Sarre. En grande difficulté en championnat, le club dut son maintien en deuxième division en grande partie à son ailier américain. En effet, tout au long de la saison, le grand James fut l’homme providentiel du SLUC et lui permit d’arracher les onze victoires nécessaires cette année-là pour rester dans la division. Pour le club de Jean-Jacques Eisenbach, une descente aurait probablement signifié un gros coups d’arrêt dans son ascension. Comment ne pas lui en être reconnaissant encore maintenant ?

 

Une pointe à 53 points !!!

 

Les deux saisons suivantes sous les ordres de Reed Monson furent nettement plus calmes pour le SLUC. Sur les épaules d’un James Banks toujours aussi flamboyant et « inarrêtable », les couguars traversèrent deux années plutôt tranquilles assurant des bilans positifs. Le rendement irréprochable de son ailier vedette permit à l’équipe de se maintenir facilement et ainsi de continuer à se développer paisiblement. De nombreux supporters prirent leur premier abonnement au palais des sports et rejoignirent la famille à cette époque. L’équipe pouvait se vanter de jouer en deuxième division devant 2500 à 3000 supporters tous les soirs de match et Banks n’y était bien sûr pas étranger. Un certain 4 novembre 1991, les spectateurs en eurent plus que jamais pour leur argent puisqu’ils assistèrent à une performance surréaliste de ce scoreur magnifique : James Banks enquilla ce soir-là 53 points contre de pauvres ébroïciens médusés.

 

Mais c’est sans doute la saison 1993-1994 qui marqua l’apogée du passage de Banks à Nancy : cette dernière saison fut la plus belle avec une montée à la clé. Une nouvelle fois portée à bout de bras par son ailier américain, l’équipe atteignit enfin le sommet dont elle rêvait tant : la Pro A. Sans ce titre de champion de Pro B, Mister James Banks n’aurait sans doute pas la même place de le cœur des supporters. Un titre a toujours une saveur très particulière et irremplaçable. C’est d’ailleurs le moment le plus marquant de ses quatre saisons dans la capitale des ducs de lorraine.

« Le moment où j’ai pris le plus de plaisir […] au SLUC est le titre de champion de Pro B […] devant Strasbourg. »
, affirme l’intéressé.

 

 

Une fin au goût amer

 

James Banks avait une telle importance dans les succès de ses quatre années passées au club que ce fut un choc pour tous les supporters lorsque le club se sépara de lui. Rares sont ceux qui ne versèrent pas une petite larme à l’annonce de son départ pour Caen. Certains supporters regrettent aujourd’hui encore son départ et tous attendent son successeur. Olivier Veyrat, coach du SLUC au moment des faits, a même reconnu récemment dans Basketnews que le fait d’avoir laisser partir l’homme aux 3000 points sous le maillot du SLUC était la plus grosse erreur de sa carrière.

« Je regrette que James n’ait pas été là. C’était un mec extraordinaire. »
Le joueur aurait probablement encore pu rendre de fiers services à l’équipe pour sa première saison en Pro A.

 

 

Mais bon, ce qui est fait est fait. Et cette fin aux allures de queue de poisson ne fera oublier à aucun supporter l’ayant vu évoluer la classe à l’état pure de ce joueur d’exception. Ce maître du scoring qui réalisa quatre saisons entre 25 et 30 points de moyenne ne sera sans doute jamais égalé. Les anciens se rappellent sans doute encore de sa grâce féline, de sa gentillesse et de son humilité. James a permis au SLUC de prendre une nouvelle dimension et de rentrer dans la cour des grands. C’est pour toutes ces bonnes raisons que James Banks se place au plus haut du panthéon nancéen comme l’un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du club. Thank you Mister James Banks !

 

Banks terminera finalement sa carrière à Evreux en Pro A avec qui il remit pour la dernière fois les pieds dans l’enceinte de Gentilly le 24 janvier 1998 pour des adieux émouvants. Il marqua au passage ses 16 derniers points au palais des sports. A 35 ans, il tira donc sa révérence pour se lancer dans une nouvelle carrière qui lui avait toujours tenu particulièrement à cœur : le coaching d’équipes de jeunes. Ce passionné ne s’est donc pas éloigné du monde du basket-ball et a pris en main la destinée de l’équipe de la Athens Academy en Géorgie, état qui l’a vu naître. La boucle est donc bouclée. Mais qui sait ? « Peut-être qu’un jour, j’entraînerai l’équipe… », conclut le jeune entraîneur, à propos du SLUC.


 

Interview de James Banks :

 

James Banks revient sur son parcours en tant que joueur et donne son impression sur l’évolution du basket-ball.

 

- Quels moments vous ont marqué lors de votre passage au SLUC Nancy ?
Je dois dire que le moment où je me souviens avoir pris le plus de plaisir lorsque je jouais au SLUC est le titre de champion de Pro B que l’on a obtenu devant Strasbourg.

 

- Qu’avez-vous fait après votre départ de Nancy ?
Je suis rentré chez moi et j’ai commencé à me préparer à ma carrière d’entraîneur. En ce moment, j’entraîne l’équipe masculine principale de l’Académie de Athens en Géorgie.

 

- Quel a été le meilleur moment de votre carrière de joueur professionnel ?
Le moment le plus exceptionnel de ma carrière de joueur a été le Final Four NCAA à New Mexico en 1983.

 

- Vous ne jouez plus à présent. La décision d’arrêter votre carrière a-t-elle été difficile à prendre ?
Oui, cela a été dur de mettre un terme à ma carrière ; quoi qu’il en soit, il était temps de prendre un nouveau départ dans ma vie, de passer plus de temps avec ma famille et de travailler sur d’autres projets.

 

- Actuellement, vous coachez de très jeunes joueurs. Avez-vous toujours eu cette idée de reconversion en tête ?
Oui, j’ai toujours voulu devenir entraîneur, en particulier de jeunes enfants. C’est à cet âge que vous pouvez avoir le plus gros impact sur leur vie. C’est fondamental dans le basket-ball !

 

- Le métier d’entraîneur est-il aussi excitant que celui de joueur professionnel ?
Cela n’est pas plus excitant d’entraîner que de jouer. En effet, en tant que coach, vous devez préparer à jouer des joueurs qui n’ont pas toujours la passion que vous aviez pour le jeu. Et vous êtes responsable de 14 joueurs. Quand je jouais, ma seul préoccupation était de me préparer au mieux pour être performant le jour du match et j’étais toujours prêt à jouer.

 

- Quel conseil donneriez vous à un jeune joueur voulant devenir un jour basketteur professionnel ?
Il faut travailler dur tous les jours dans tous les domaines du jeu.

 

- Que pouvez vous dire de l’évolution du basket-ball par rapport à l’époque où vous jouiez ?
La physionomie du jeu a vraiment changé. Les joueurs sont plus grands, plus puissants, plus rapides et plus athlétiques. Le jeu est pratiqué plus au-delà de l’arceau.

 

- Que pensez-vous de l’évolution du basket-ball européen ?
Le basket-ball européen a vraiment progressé énormément. Ses joueurs ont rattrapé les athlètes américains.

 

- Et enfin, que voudriez-vous dire à vos fans qui se souviennent encore de vous en France ?
Je voudrais dire à mes fans français que j’ai apprécié leur appui envers moi et ma famille lorsque je jouais pour le SLUC et en France. Bientôt, nous allons venir rendre visite au SLUC et peut-être qu’un jour, j’entraînerai l’équipe…

 

- Je vous remercie beaucoup pour l’interview. Bonne continuation.

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25 février 2007 7 25 /02 /février /2007 13:20

Pour la septième fois dans son histoire, le Bourges Basket atteint le Final Four de l’euroligue grâce à sa victoire dans la double confrontation contre les redoutables lituaniennes du TEO Vilnius. Pas mal pour une équipe en reconstruction.

 

Organisation issue du Cercle Jean Macé de Bourges en 2003, le Bourges Basket est incontestablement le club en forme du Basket féminin français. Fondé en 1967 par René Aubrun, le CJM s’appuyait avant tout sur son équipe masculine qui atteignit son apogée en 1977 avec un titre de champion de Nationale 3. En 1987, le club négocia à la perfection un virage crucial de son histoire sous l’impulsion de Patrick Dorie qui mena l’équipe féminine au titre de Nationale 4. Avec trois montées en quatre ans, il mena ses protégées dans l’élite du basket féminin français en 1991. C’est sous la présidence de Pierre Fosset que Bourges gagna son premier titre de champion de France en 1995. Bourges se place ainsi sans conteste comme un des principaux moteurs de la professionnalisation du basket féminin en France.

 

« Un nouvel envol »

 

Deuxième de la ligue féminine derrière Valencienne et qualifiée pour le Final Four de l’euroligue, l’équipe du Cher continue de faire parler la poudre après une saison 2005-2006 en tout point remarquable, sans doute la meilleure de son histoire. Champion de France après six ans de disette et vainqueur de la coupe de France, le club se devait de confirmer sa nouvelle suprématie dès cette saison. Bourges avait donc à cœur de prendre, comme l’affirme son slogan pour cet saison, un nouvel envol. Challenge excitant à relever mais loin d’être chose évidente.

 

En effet, avec son effectif rénové de fond en comble à l’intersaison, Bourges ne démarrait pas la saison sous les meilleurs auspices. Seules Cathy Melain et Céline Dumerc restant au club, le staff berruyer dut tenter de  trouver un équilibre avec sept nouvelles joueuses. Il y est parvenu à merveille malgré les départs d’éléments « clé » du dispositif de l’année précédente : Laia Palau, Anete Jekabsone et Elodie Godin notamment. Pour palier ces départs, le club a opté pour un savant mélange d’expérience et de jeunesse qui porte maintenant ses fruits. Ainsi, les inconditionnels berruyers assidus du palais de sports du prado peuvent continuer de se régaler tous les soirs de matchs.

 

Un effectif complet

 

Les tangos basent leurs succès sur une défense intraitable qui n’encaisse que 57 points par match. Plus généralement, l’équipe possède des qualités athlétiques au-dessus du lot. Bourges est d’ailleurs la meilleure équipe de France au rebond et au contre. Cette faculté lui permet de se procurer un grand nombre de deuxièmes chances. D’autre part, l’effectif est très équilibré : la combinaison Melain/Dumerc est sans doute le meilleur duo extérieur français du championnat et fait très bien tourner le collectif. La fougue de la tarbaise est le parfait complément de l’expérience de l’ex-internationale Cathy Melain. A l’aile, on retrouve deux pointures fraîchement arrivées dans le Centre : l’internationale grecque Evanthia Maltsi et l’internationale américaine Viki Hall. Très précieuses, elles assurent le scoring à tour de rôle. Enfin, à l’intérieur, la croate Sonja Kireta et la jeune internationale Emmeline Ndongue constituent un secteur intérieur solide.

 

Le tout est coaché par Pierre Vincent, ancien coach du CEP Poitiers en Nationale 3 masculine et réputé pour ses énormes qualités de formateur et ses multiples expériences dans les équipes de France de jeunes. Sa philosophie convient bien à l’équipe : en appliquant son credo de développer les qualités de chacunes avant de penser à leurs défauts, il parvient à exploiter au mieux le gros potentiel de ses filles. Il constitue un élément clé du succès de Bourges. Depuis son arrivée il y a quatre ans, le bordelais s’inscrit dans un projet de développement de l’équipe qui fait à nouveau du club une des deux places fortes de la ligue féminine.

 

La municipalité ne suit pas

 

Mais l’ambition de Bourges de s’inscrire dans la durée est quelque peu contrecarrée par l’équipe municipale de Serge Lepeltier. En effet, le club a incontestablement besoin d’un nouveau palais des sports pour pouvoir continuer à se développer : Le prado est vétuste et indigne d’un club à ambitions comme le Bourges Basket. Le choix de l’ancien maire Jean-Claude Sandrier de se contenter d’une rénovation était une grave erreur. Mais, pourtant conscient du manque, le maire actuel applique une politique timorée. La municipalité craint en fait de suivre le mauvais exemple du stade de football Jacques Rimbault dont l’entretien a un coût démesuré par rapport à l’usage que l’on en fait. En réalité, le problème est plus profond :Bourges n’a pas de véritable politique sportive et le basket féminin semble délaissé par la commune. Le club pourra-t-il continuer sur sa lancée s’il n’est pas soutenu par la mairie ? Malheureusement, il est permit d’en douter.

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24 février 2007 6 24 /02 /février /2007 11:31

Après Red Auerbach, coach légendaire des Celtics, Boston perd un nouveau personnage emblématique de sa belle époque en la personne de Dennis Johnson. Ni doué comme Michael Jordan, ni flashy comme Dominique Wilkins, DJ n’était pas programmé pour toucher les sommets qu’il a atteints.

 

L’homme qui vient de s’éteindre aurait pu mourir dans un parfait anonymat sans une incroyable persévérance et sans un cœur énorme. Il aurait pu expirer son dernier souffle dans la misère la plus totale comme beaucoup d’oubliés du rêve américain qui peuplent la minorité noire des Etats-Unis. En effet, huitième d’une famille de seize enfants, fils d’un maçon et d’une travailleuse sociale, il n’était évidemment pas prédestiné à réaliser une telle carrière. Il n’a jamais été une vedette adulée par les foules ; l’image de travailleur de l’ombre lui va au contraire comme un gant. Sans talent donc, mais avec un mental hors du commun, il a su bouger des montagnes.

 

Des débuts laborieux

 

« Si j’avais écouté toutes les personnes qui disaient que je ne pouvais pas y arriver, j’aurais abandonné. »
, se rappelait le retraité californien. Et c’est vrai qu’en se remémorant ses débuts, il y avait de quoi douter d’un possible avenir dans le basket. Au lycée, il cirait le banc et son entraîneur ne daignait le récompenser pour ses loyaux services que par une à deux minutes de jeu par match. C’est donc tout logiquement qu’à sa sortie de lycée, il dut mettre entre parenthèses son rêve de devenir un jour joueur professionnel. Mais c’est sur les playgrounds qu’il fut  remarquer par le coach du Harbor Junior College et il obtint finalement un bourse de scolarité dans la faculté de Pepperdine. C’est ainsi que débuta son conte de fée.

 

Joueur bon sans plus en université, c’est avec étonnement qu’il apprit sa sélection au deuxième tour de la draft 1976 par les Seattle Supersonics. Il réalisa une première saison honorable mais c’est l’année suivante qu’il explosa grâce à un bon concourt de circonstance. Suite au départ de Bill Russel, l’équipe réalisa un début de saison catastrophique qui provoqua l’arrivée d’un nouveau coach : Lenny Wilkens. Celui-ci transféra son meneur titulaire et fit confiance au jeune Dennis. Bien lui en prit puisque Seattle redressa vite la barre avec une série de treize victoires et obtint une qualification inespérée pour les playoffs. Seattle atteignit même les Finals mais les perdit face aux Washington Bullets de Wes Unseld. Ce ne fut que partie remise. En effet, les Sonics continuèrent sur leur lancée la saison suivante et sortirent cette fois vainqueurs des Finals 1979 dont Johnson fut élu MVP.

 

Une carrière exceptionnelle

 

Enfin reconnu à sa juste valeur, DJ quitta Seattle pour Phoenix en échange du meneur all-star Paul Westphal. Johnson resta trois saisons dans l’Arizona. Mais, bien que émaillé de nombreuses distinctions individuelle, son passage à Phoenix fût un demi-échec dans la mesure où son jeu avait du mal à coexister avec la philosophie des Suns. Il fut d’ailleurs transféré à Boston en échange de l’obscur Rick Robey. A cette époque beaucoup d’observateur doutait de la capacité de Johnson à cohabiter avec des joueurs comme Robert Parish, Larry Bird et Kevin McHale. Mais il fit vite taire les mauvaises langues en devenant le joueur de l’ombre qui apporte tout ce dont son équipe a besoin au bon moment. Bird et Johnson se trouvaient les yeux fermés. Les nostalgiques se souviendront de son panier victorieux suite à une interception de Larry Bird au match 5 de la finale de la conférence Est en 1987 face à Detroit.

 

Ses sept saisons à Boston terminèrent d’écrire sa légende et furent les plus belles de sa carrière. Elles lui permirent d’obtenir deux nouvelles bagues de champion en 1984 et 1986. Dans une équipe composée de nombreux joueurs de talent, Dennis Johnson punissait les équipes qui osaient le laisser ouvert dans les moments clés. Parmi ses principaux faits d’armes, il éteignit littéralement le grand Magic Johnson lors des Finals 1984. Le MVP de ces Finals, Larry Bird, dira plus tard :

« Dennis Johnson est le meilleur joueur aux côtés duquel j’ai évolué. »
DJ mis un terme à sa carrière à la fin de la saison 1989-1990 après treize ans au plus haut niveau, trois titres de champions, un titre de MVP des Finals, cinq sélections au All Star Game, six apparitions dans la All-Defensive First Team et bien d’autres distinctions.

 

Après sa carrière de joueur, Johnson est resté dans le milieu en tant que scout puis assistant coach des Celtics à partir de 1993 tout d’abord et des Clippers en 2000. Il a pris les rênes de l’équipe de NBA Development League des Austin Toros affiliée aux Boston Celtics. Il prenait beaucoup de plaisir à faire évoluer les jeunes pousses de la ligue pour les aider à atteindre leur but ultime d’évoluer comme lui en NBA. C’est après avoir dirigé un entraînement des Toros que Dennis Johnson a perdu la vie suite à un arrêt cardiaque.

 

« Un gagneur »

 

Dennis Johnson laissera au monde l’image d’un joueur au mental exceptionnel et d’un homme qui a su faire sa place à force de courage et d’acharnement.

« Je suis un gagneur. Je me donne corps et âme dans le basket. Je déteste la défaite. Je l’accepte quand elle arrive, mais je la déteste quand même. C’est ma manière d’être. »
, expliquait Johnson. Sa mort a ému tous les gens qui l’ont côtoyé et les hommages sont unanimes :
« Dennis était un homme au caractère extraordinaire avec une énorme passion pour le Basket. »
, se souvient David Stern.
« Il était un coéquipier exceptionnel avec qui il était agréable de passer du temps. »
, conclut son ancien coéquipier Kevin McHale.

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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 12:38

Potentiel illimité, joueur hors norme et surdimensionné, … Kevin Durant peut être résumé en ces termes. Sûrement le meilleur joueur évoluant en NCAA cette saison, il fait saliver plus d’un General Manager dans la grande ligue.

 

Si Kevin Durant évolue actuellement sur les parquets de la Big 12 conference en NCAA, c’est en grande partie grâce à David Stern, le commissionnaire de la NBA. En effet, le freshman des Texas Longhorns n’a pas pu accéder à la NBA dès cette saison uniquement en raison du nouveau règlement fixant à dix-neuf ans l’âge minimum pour se présenter à la draft. Mais le jeune basketteur a la tête sur les épaules et n’aurait probablement pas franchi le cap même s’il en avait eu le droit. Il est conscient que passer par la case « université » lui est indispensable afin de s’étoffer physiquement, d’acquérir une plus grande maturité et d’être prêt pour la draft où il est attendu en deuxième position.

 

« Il est mobile, il est vif, il est rapide. »

 

On peut tout de même se demander s’il n’aurait pas pu intégrer la NBA à sa sortie du Montrose Christian High School tant il domine ses adversaires dans toutes les salles du pays. Les entraîneurs des équipes dévastées par l’ouragan Durant sont sans doute de cet avis.

« Envoyez-le dans la ligue, il a besoin d’aller dans la ligue. »
, s’est exclamé Mike Anderson le coach de Missouri après que Durant a totalisé 34 points et 13 rebonds face à son équipe. Il est encensé par des grands noms du milieu comme le coach recordman de victoire en NCAA Bob Knight :
« Il est mobile, il est vif, il est rapide, […], c’est un athlète exceptionnel qui peut vraiment jouer au Basket. »
C’est en effet une vraie tornade comme en témoigne sa ligne statistique : il tourne à 24,4 points, 11,4 rebonds, 1,5 passes, 1,7 interceptions, 1,7 contres pour une évaluation de 27,4 en 35 minutes !

 

 

Comment ne pas être impressionné par un joueur aussi phénoménal. La presse spécialisée est dithyrambique à son sujet. De l’avis général, Durant est le meilleur joueur des dernières années en NCAA. Il est notamment comparé à des joueurs comme Tracy McGrady ou Dirk Nowitzki. Joueur extrêmement athlétique et spectaculaire, il surprend surtout par une technique de shoot hors du commun pour un joueur de sa taille, 2m08. Sa panoplie technique a bien d’autres arguments à faire valoir : en plus de son shoot, Durant possède un très bon jeu dos au panier qui lui permet de bien alterner en phase offensive. C’est cette faculté à être aussi adroit dos au panier que face au panier qui le rend si « inarrêtable ». Il est véritablement capable de tout faire sur un terrain.

« C’est dur de définir son poste car il peut jouer n’importe où sur le parquet. »
, assure son coach Rick Barnes.

 

 

Une seule lacune, la défense

 

Cependant, Kevin Durant a une faiblesse majeure à gommer dans son jeu : la défense. Pour l’instant, il ne s’implique pas autant des deux côtés du terrains. Grisé par son talent offensif, il a souvent tendance à délaisser les tâches défensives. Pourtant, son corps athlétique lui confère un potentiel défensif à ne pas négliger. Ce serait un gâchis de ne pas l’exploiter. Il possède une envergure de bras tout simplement ahurissante ; jugez plutôt : ses 2m30 d’envergure devraient lui octroyer une force d’intimidation digne des plus grands défenseurs que la NBA a connu.

 

Mais pour pouvoir ajouter cette facette à son jeu, il va devoir prendre du poids et soulever de la fonte. En effet, Durant est encore un peu tendre physiquement. Il devra incontestablement s’étoffer afin d’exister dans les joutes intérieures à l’étage supérieur. Le préparateur physique de l’université, Todd Wright, se charge de muscler son poulain. Depuis que Durant a posé les pieds à Austin, il va à la salle de musculation au moins quatre fois par semaine et cet acharnement commence à porter ses fruits, en témoignent les dix livres qu’il a gagnées en deux semaines sous les ordres de Todd Wright.

« Quand je suis passé de 205 à 215 livres, j’ai regardé autour de moi pour vérifier si quelqu’un était avec moi sur la balance, mais j’étais bien seul. »
, s’étonne Kevin Durant.

 

 

« Le potentiel d’un all star. »

 

Même s’il reste encore quelques imperfections à effacer dans son jeu, nul ne doute de sa capacité mentale à surmonter cet obstacle. En effet, les challenges ont toujours été le moteur de l’américain pour progresser. Dès son plus jeune âge, le jeune Kevin se mesurait à des adultes au Seat Pleasant Activity Center.

« C’est ici que j’ai appris à jouer. Je venais ici à 6 heures du matin, je travaillais dur. Je jouais contre des joueurs plus âgés qui m’envoyaient dans le décor. »
Quel que soit le niveau de son adversaire, il voulait toujours le dépasser. C’est cette mentalité qui fera sans doute de lui un des joueurs sur qui il faudra compter dans la prochaine décennie en NBA.
« Kevin sera un de ces joueurs atypiques qui peuvent jouer aussi bien à l’intérieur qu’en périphérie. Non seulement, il peut devenir un joueur NBA, mais en plus il a le potentiel pour devenir un all star. »
, prophétise son ancien coach à Montrose, Stu Vetter. Mais pour cela, il faudra encore patienter un peu, peut être le temps d’atteindre le final four…

 

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22 février 2007 4 22 /02 /février /2007 15:09

La Pro A accueille de plus en plus d’américains et ce processus ne semble pas prêt à s’inverser. La mondialisation a-t-elle supplanté l’exception française même dans le basket ?

 

Attention ! Envahisseurs !!! L’élite du basket en France subit de plein fouet, comme de nombreux secteurs, une forte américanisation. La ligue nationale de Basket Ball ne fait rien pour endiguer ce phénomène et y souscrit même volontiers. En effet, tous les nouveaux règlements de la ligue sur les nationalités vont nettement dans ce sens. Le passage à quatre états-uniens par équipe à l’intersaison 2005 a changé totalement la physionomie de notre championnat. La Pro A, dans sa configuration actuelle, ressemble plus à une succursale de la « grande ligue » qu’à un championnat domestique. Le « A » de Pro A serait-il devenu l’initiale de « Américain » ?

Cette évolution s’est-elle faite totalement au détriment de nos joueurs nationaux ? Ce n’est pas si évident que cela.

 

La carte française, un atout ?

 

À l’heure où certains clubs hexagonaux ne comptent que sur des joueurs majeurs américains, les joueurs français apportent une certaine garantie d’adaptation dont les clubs sont bien conscients. En effet, les quatre clubs « phares » du début de saison (Nancy, Roanne, Chalon-sur-Saône et Villeurbanne) sont également en tête au classement des équipes à forte influence tricolore. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certaines grosses écuries ont mal démarré la saison. Les cas de Pau et Strasbourg, deux gros budgets du championnat, sont particulièrement représentatifs de ce phénomène. La très faible influence des joueurs français dans leur effectif n’est sans doute pas totalement étrangère à leur piètre début. Les coachs de ces deux équipes n’accordent respectivement que 31,3% et 33% du temps de jeu total à leurs français.

 

Malgré cela, l’américanisation des effectifs devient la norme dans la plupart des équipes. La part du temps de jeu des américains (45,37%) dans le temps de jeu total sur l’ensemble de la Pro A a dépassé pour la première fois en 2006-2007 celle des français (40,18%). Le règlement de l’été 2005 évoqué plus tôt a fait passer le temps de jeu des américains de 24% sur la saison 2004-2005 à 42% en 2005-2006. Peut-on considérer un championnat où les joueurs nationaux jouent moins que les joueurs étrangers comme un championnat national ? La question mérite d’être posée.

 

Un phénomène, plusieurs causes.

 

Mais le débarquement américain ne nuit-il qu’aux joueurs français ? Non, pas seulement. Sur les trente-six minutes de temps de jeu gagnées par les américains, seules neuf ont été soustraites aux tricolores, soit en moyenne le temps de jeu d’un joueur de fond de rotation. Ce sont en fait les « bosmans », joueurs ressortissants de pays ayant signé des accords avec l’union européenne, qui subissent davantage cette nouvelle donne. En effet, ils ont perdu vingt minutes de temps de jeu moyen entre juin et septembre 2005.

 

En fait, le temps de jeu des français suit une baisse linéaire depuis une dizaine d’année et c’est ce phénomène qui semble le plus préoccupant. Ce serait profondément réducteur d’en limiter la cause à la seule loi de 2005 sur les quatre américains par équipe. On doit inévitablement y adjoindre les ouvertures successives des frontières accompagnant l’élargissement de la zone Europe, le changement de statut des « bosmans » en 1995 et celui des ressortissants des pays ayant signé des accords « cotonous » avec l’Europe en 2004. Avant la saison 1998-1999, les français représentaient approximativement 60% du temps de jeu soit trois postes sur cinq totalement tenus par eux. Il est loin le temps où toutes les équipes étaient moulées sur le même modèle avec deux « superstars » étrangères, le plus souvent américaines, entourées uniquement de joueurs français. La période prospère pour les jeunes pousses françaises connue dans les années 1980 est donc désormais irrémédiablement révolue…

 

Un handicap à l’échelle internationale.

 

Le phénomène s’accompagne d’un autre, très préjudiciable pour l’équipe nationale : l’exil des meilleurs joueurs français vers les championnats étrangers (surtout vers la NBA et l’Espagne). Ce problème est  récurent. Tous les ans, nous observons de nombreux départs de jeunes français prometteurs qui préfèrent souvent à notre bonne vieille Pro A les championnats européens que l’on pourrait qualifier de mineurs ou encore les deuxièmes divisions espagnoles ou italiennes bien plus rémunératrices. Les exemples ne manquent pas : en vrac, Luc Arthur Vebobe à Saragosse (LEB), Guillaume Yango à Sassari (Lega2), Cyril Akpomédah à Charleroi (Belgique), etc.

 

Ceci est d’autant plus préjudiciable que, quand on observe la scène internationale, on s’aperçoit que les pays majeurs de la « planète Basket » sont ceux dont une bonne partie des joueurs dominants jouent encore dans leur championnat national. Les deux derniers vainqueurs de compétitions internationales majeures, l’Espagne championne du monde et la Grèce championne d’Europe, ont su garder leurs « stars » malgré les sirènes (et les dollars ?) extérieures. Les Navarro, Fernandez et autres Reyes foulent encore les parquets de la Liga espagnole et les autres « ninos de Oro » – Gasol, Calderon entre autres – n’ont quitté leur championnat que tardivement et après avoir été prophètes en leur pays.

 

De même, de nombreux internationaux hellènes portent encore la tunique des deux clubs grecs légendaires : les « Reds » de l’Olimpiakos et les « Greens » du Panathinaikos. Six argentés jouent dans ces deux clubs : Vasilopoulos et Schortsianitis chez le premier cité et Hatzivrettas, Dikoudis, Tsartsaris et Diamantidis dans l’équipe au trèfle. Ce n’est ni plus ni moins que la moitié de l’équipe nationale. Cela fait réfléchir quand, en comparaison, Claude Bergeaud, le sélectionneur national de l’équipe de France, peine à aligner quatre joueurs évoluant en Pro A.

 

Mais les clubs français ont-ils les moyens financiers d’en faire autant ? Probablement pas. Les budgets français plafonnant à 6M€ quand ce même chiffre est le budget moyen d’un club espagnol, il devient donc extrêmement difficile voire impossible de rivaliser. Ceci étant la dure réalité du marché, il est bien sûr très tentant d’engager un américain à la place d’un français quand il demande, à niveau équivalent , un salaire nettement plus bas : le basketteur américain serait-il en train de devenir le « plombier polonais » de la « balle au panier » ? L’avenir nous le dira…


Cette Saison en Pro A:
La situation des différents clubs français est très hétéroclite:

 - Le SLUC Nancy est l’équipe à plus grande coloration tricolore en accordant 56,2% du temps de jeu aux français de son équipe.
 - Dans le trio de tête on trouve également l’ASVEL, 54,2%, et Gravelines, 50,3%. Ces deux équipes ont fait le choix de s’appuyer sur une “french team” en début de saison. Cependant, Villeurbanne a dû partiellement y renoncer à cause de nombreuses blessures de ses cadres hexagonaux (Foirest, Sy, Jeanneau) remplacés par des pigistes étrangers.
 - Le cas de Roanne est particulier: son trio majeur - Dewarick Spencer, Aaron Harper et Marc Salyers - est américain et a un impact sur son équipe sans égal en pro A. Pourtant, son effectif est des plus francophones (49%).
 - Le cas des promus est également remarquable: l’un - Orléans - a joué la carte française avec succès pendant que l’autre - Besançon - nage dans les bas-fonds du championnat en n’attribuant que 29,5% du temps de jeu aux joueurs français, soit le plus faible pourcentage de ProA.
 - Enfin, les trois derniers champions de France - Pau, Strasbourg et Le Mans - leur accordent moins de 40% du temps de jeu.


Situation des autres championnats européens:
En Europe, les différents championnats sont plus ou moins hermétiques au débarquement étranger:

 - Les premiers de la classe se trouvent à l’est: en Baltic Basketball League, ligue regroupant les meilleures équipes estoniennes, lettonnes et lithuaniennes, les joueurs nationaux sont ultra-majoritaires puisqu’ils s’approprient pas moins de 78% du temps de jeu.
 - Toujours à l’est, en Adriatic Basketball League, composée des meilleurs clubs croates, serbes, slovènes, bosniaques et monténégrains, sur 100 minutes de jeu, 70 sont attribuées aux joueurs locaux.
 - Mais ces deux ligues font figure d’exceptions; en effet, les championnats occidentaux, du fait de frontières plus ouvertes, sont passés depuis bien longtemps en dessous de la barre des 50%: c’est la cas en Liga ACB hibérique, 37%,  et en Lega A1 italienne, 30%. Cependant, si ces deux championnats sont rudes pour les joueurs nationaux, les meilleurs d’entre eux évoluent encore dans leur pays.
 - Enfin, le cancre se situe outre-rhin où les américains ont totalement investit les lieux, ne laissant aux allemands que 14% du temps de jeu.

 

 

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